Utopia
Texte
écrit en 1515 par Thomas More, trésorier de la couronne
d'Angleterre.
Critique
de l’œuvre de Thomas More : Utopia. Livre second.
Ecrit en 1515, on ne peut pas reprocher à Thomas More certaines approches
liées à son temps.
(esclaves, idées religieuses, etc.)
Cinq siècles sont passés et l’humanité est toujours aussi primitivement
attachée à la monnaie.
(les pages dont vous avez la référence sont
issues de l'oeuvre
que vous trouverez ici)
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34
Utopia
est une île.
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Fantasme
anglais que l’île permet de mieux se « définir », en faire le tour.
Etre une île permet de bien faire la différence de territoire et
de ne pas avoir à construire de mur pour se défendre.
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34
Utopus
(le fondateur de l’île) est un conquérant qui mate les « peuples
sauvages » pour les civiliser. .
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Ancienne
idée que la civilisation s’apporte par la mort.
De nos jours, nous avons tous compris que la civilisation est un
terme flou et qu’utiliser des armes pour aider à s’élever est un
mensonge surtout destiné à permettre les ventes et trafics d’armes.
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"Les
villes sont toutes sur le même plan, toutes pareilles".
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Pourquoi
? pour qu’aucune cité ne soit jalouse de l’autre et ne s’occupe
pas de surpasser l’autre par une architecture outrancière ? Là encore,
nous sommes dans l’ancienne idée grecque que « pour être beau, l’univers
doit forcément être régulier et parfait ». Mais priver les êtres
de leurs spécificités, de leurs identités par une « normalisation
» est aussi idiot que d’exacerber leur ego.
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35
"Les
habitants se regardent comme les fermiers, plutôt que comme les
propriétaires du sol".
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Bonne
chose. Réaffirmons la phrase célèbre : « Nous n’héritons pas la
terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants. »
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"une
société avec des esclaves… "
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On s’aperçoit
que le fonctionnement de l’île utopia est en partie basée sur le
travail des esclaves (travaux pénibles de nettoyage et de boucherie).
Forcément, ce n’est plus acceptable de nos jours. Comment gérer
le travail pénible dans une société AM ? La robotique est-elle une
solution ? Le partage réel du temps de ce travail pénible est-il
la solution pour que l’humain n’oublie pas qu’il génère des déchets
? Autre ?
Quoi qu'il en soit, d'autres solutions efficaces existent à
notre époque.
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35
Il y
a dans la société anti-monétaire de Thomas More, un "Service
obligatoire" pour le travail des champs. .
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L’humain
actuel oublie trop souvent que c’est la terre qui le nourrit. Bonne
chose. Mais il ne faut évidemment pas que cela prenne la forme du
« retour forcé à la campagne » comme chez les Kmers rouges.
Entre « oublier que la terre nous nourrit » et « camps de travail
pour rééduquer », il y a peut être un juste équilibre à trouver
démocratiquement ?
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35
"Ce
renouvellement annuel a encore un autre but, c'est de ne pas user
trop longtemps la vie des citoyens dans des travaux matériels et
pénibles".
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Bonne
chose que la répartition des peines.
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37
"ceinture
de murailles hautes et larges".
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Fantasme
de la protection mieux assurée derrière de hauts murs.
La civilisation AM se protège en amont, avec l’éducation,
la compréhension des maladies mentales de type « paranoïa » « désir
de dominer l’autre parce qu’on se sent faible à l’intérieur », etc.
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38
"DES
MAGISTRATS".
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Le système
de Thomas More semble un système complexe de représentation. Et
surtout, il accorde plus de pouvoir à certaines personnes. Le pouvoir
corrompt, avec ou sans monnaie.
La sagesse et le bon argumentaire sont des valeurs plus acceptables.
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40
"Les
vêtements ont la même forme pour tous les habitants de l'île ".
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Une fois
de plus (comme pour les plans des villes) fantasme du bonheur dans
« tous pareils ».
C’est une erreur grave que de ne pas reconnaître l’envie humaine
d’exister en tant qu’individu unique.
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40
"La
fonction principale et presque unique des syphograntes est de veiller
à ce que personne ne se livre à l'oisiveté et à la paresse, et à
ce que tout le monde exerce vaillamment son état".
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Bien
qu’il soit stipulé plus loin que les utopiens ne travaillent
pas comme des bêtes du soir au matin, il y a un « rejet de l’oisiveté
» qui peut être dangereux. Car l’oisiveté permet la réflexion et
le rêve, deux éléments primordiaux dans la bonne marche de l’humain.
Dans
la civilisation AM, les organisateurs du marché signent avec chacun
un « contrat de travail » mais ne sont pas là pour surveiller le
travail d’autrui.
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41
"Ils
ne connaissent ni dés, ni cartes, ni aucun de ces jeux de hasard
également sots et dangereux. "
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Toujours
cette phobie de ce qui n’est pas maîtrisé…
Si la
civilisation AM insiste sur la compréhension de la psychologie humaine,
c’est justement pour éviter ce genre de paranoïa.
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42
"à
propos d’un jeu : le combat des vices et des vertus…/… montre avec
évidence l'anarchie des vices entre eux, la haine qui les divise,
et néanmoins leur parfait accord, quand il s'agit d'attaquer les
vertus."
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Une société
qui n’a pas compris que toute vertu peut devenir un vice et inversement,
se leurre et finit mal.
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42
"Si,
au contraire, et ce cas est fréquent, un ouvrier parvient à acquérir
une instruction suffisante en consacrant ses heures de loisir à
ses études intellectuelles, il est exempté du travail mécanique
et on l'élève à la classe des lettrés".
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Voici
une opposition dangereuse de « la classe du travail mécanique »
face à « la classe des lettrés » où le mot « exempté » montre bien
un manque d’équité de valeur entre ces deux types de travail. Dans
la réalité, le niveau d’étude doit être le plus élevé possible pour
chacun. Le métier n’est alors qu’un « passe temps » et non une finalité.
« On est ce qu’on fait » mais ce que l’on fait ne se limite pas
à sa vie professionnelle.
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43
"et
produit en peu de temps une masse considérable d'ouvrages parfaitement
exécutés. "
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Tout
est « parfait » puisque l’on dit que c’est « parfait ».
Mais les erreurs existent et chercher la perfection est une maladie
mentale liée à la peur de ne pas tout maîtriser pour sa survie.
Ce problème
se soigne très bien.
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DES RAPPORTS
MUTUELS ENTRE LES CITOYENS
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43
"La
cité se compose de familles, la plupart unies par les liens de la
parenté. "
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La famille
a une stabilité fort relative, même lorsqu’on supprime la monnaie.
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43
"Dès
qu'une fille est nubile, on lui donne un mari, et elle va demeurer
avec lui. "
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Cette
phrase (à replacer dans les idées du 16ème siècle), ne donne pas
vraiment pour les femmes de liberté de penser et d’agir par elle-même.
Cette approche est évidemment à proscrire. L’humanité ne peut se
passer de la moitié de ses cerveaux.
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43
"Quand
une famille s'accroît outre mesure, le trop-plein est versé dans
les familles moins nombreuses "
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Cette
mesure, comme celle de l’enfant unique, méprise les envies des individus.
Il est évident que la natalité doit être maîtrisée sous peine de
voir disparaître sous le nombre l’humanité toute entière, mais lorsque
la contraception existe, ce problème grave s’éloigne.
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43
"La
colonie se gouverne d'après les lois utopiennes, et appelle à soi
les naturels qui veulent partager ses travaux et son genre de vie.
Si les colons rencontrent un peuple qui accepte leurs institutions
et leurs moeurs, ils forment avec lui une même communauté sociale,
et cette union est profitable à tous. Car, en vivant tous ainsi
à l'utopienne, ils font qu'une terre, autrefois ingrate et stérile
pour un peuple, devient productive et féconde pour deux peuples
à la fois. "
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On a
ici le mythe de l’assimilation d’une culture au profit d’une autre.
Les lois utopiennes sont forcément les meilleures, donc les autres
doivent les suivre, c’est « normal ». Mais la survie passe par de
nombreux chemins, parfois opposés.
Le respect
des différences est donc primordial.
Ce qui n’empêche évidemment pas le dialogue et la coopération !
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44
"si
les colons rencontrent une nation qui repousse les lois de l'Utopie,
ils chassent cette nation de l'étendue du pays qu'ils veulent coloniser,
"
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Une guerre
de « civilisés » est évidemment plus acceptable qu’une guerre de
« barbares »…
?
La violence étant une preuve d’infériorité mentale, toute « invasion
» utilisant la violence est une infériorité mentale.
Encore
une fois, comprendre la psychologie humaine représente une grande
partie de la solution pour vivre ensemble.
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44
"Le
plus âgé, comme je l'ai dit, préside à la famille. Les femmes servent
leurs maris ; les enfants, leurs pères et mères ; les plus jeunes
servent les plus anciens. "
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La «
hiérarchie qui rassure les mâles » dans toute sa splendeur.
Qui sert les plus jeunes ?
La notion de "servir" doit inclure la fierté intérieure
d'être au service d'autrui, et non architecturée autour
de la dictature de l'âge.
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44
"L'abondance
étant extrême en toute chose, on ne craint pas que quelqu'un demande
au-delà de son besoin. En effet, pourquoi celui qui a la certitude
de ne manquer jamais de rien chercherait-il à posséder plus qu'il
ne lui faut? Ce qui rend les animaux en général cupides et rapaces,
c'est la crainte des privations à venir. Chez l'homme en particulier,
il existe une autre cause d'avarice, l'orgueil, qui le porte à surpasser
ses égaux en opulence et à les éblouir par l'étalage d'un riche
superflu.
Mais les institutions utopiennes rendent ce vice impossible. "
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Différentes
maladies mentales, différentes peurs n’ayant pas de rapport avec
la « consommation » finissent par utiliser le domaine de la consommation
pour s’exprimer.
Des
institutions ou lois n’y changeraient rien.
Seule
la connaissance de la psychologie permet de limiter la portée de
ces peurs.
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44
"C'est
de là qu'on apporte au marché la viande nettoyée et dépecée par
les mains des esclaves ; car la loi interdit aux citoyens le métier
de boucher, de peur que l'habitude du massacre ne détruise peu à
peu le sentiment d'humanité, la plus noble affection du coeur de
l'homme "
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Société
basée sur l’esclavage. (voir précédemment les solutions actuelles).
Quant à la « noble affection du cœur de l’homme »… Comme si être
boucher facilitait ou générait l’envie de tuer son prochain… Il
reste évidemment la solution d’être végétarien, de comprendre que
les protéines peuvent être apportée par le règne végétal…
Mais dans le monde de la monnaie, que vont devenir les salariés
de tout le secteur « animal » si on ne mange plus de viande ?
Dans
une civilisation AM, si un secteur d’activité n’est plus demandé,
le travail sera réparti dans d’autres secteurs d’activité, sans
« le drame du chômage » et la peur de la précarité (une société
monétiste utilise cette peur pour imposer des salaires bas
: "Ne vous plaignez pas de ce travail mal rétribué
sinon on le donne à quelqu'un qui sera bien content de l'avoir
!")
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45
"Ces
hôpitaux contiennent abondamment tous les remèdes et toutes les
choses nécessaires au rétablissement de la santé. Les malades y
sont traités avec les soins affectueux et les plus assidus, "
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Belles
paroles, mais… qu’est-ce qui amène à cet état de faits ?
Ce qui
ne peut pas exister dans un monde qui utilise de la monnaie : une
éducation complète et des moyens non limité par des budgets monétistes.
Ceci dit, la mort sera toujours d’actualité car personne n’y échappe.
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45
"si
chacun est libre de manger chez soi, personne ne trouve plaisir
à le faire. Car c'est folie de se donner la peine d'apprêter un
mauvais dîner, quand on peut en avoir un bien meilleur à quelques
pas "
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Pression
insidieuse faite sur l’individu : vient manger avec les autres car
manger seul c’est « pas bon ». Il faut donc bien insister sur le
« chacun reste libre » et relativiser le poids du regard des autres.
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Page
45
"Ceux
qui sont plus jeunes et n'ont pas la force de servir se tiennent
debout et en silence ; ils mangent ce qui leur est présenté par
ceux qui sont assis, et ils n'ont pas d'autre moment pour prendre
leur repas. "
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Voilà
qui aide au développement de l’enfant. « Tais toi et obéis ».
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47
"S'il
prend envie à quelque citoyen de faire une excursion dans la campagne
qui dépend de sa ville, il le peut avec le consentement de sa femme
et de son père de famille. Mais il faut qu'il achète et paye sa
nourriture en travaillant avant le dîner et le souper autant qu'on
le fait dans les lieux où il s'arrête "
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L’excursion
est donc impossible pour les « vacances » mais… les vacances sont-elles
définies dans ce texte ? L’autorisation devant être écrite afin
de ne pouvoir être sujet à contestation, on arrive rapidement à
une bureaucratie énorme.
Mais l’époque de Thomas More ne connaissait pas les congés payés,
cette utopie totale qui finalement est très répandue (avec plus
ou moins d’équité) sur la planète.
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Page
47
"Chacun,
sans cesse exposé aux regards de tous..."
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Big brother
d’une seule personne derrière des caméras ou solution du « chacun
espionne l’autre » ?
Nous touchons à l'un des problèmes de la société humaine, quelle
que soit l’époque.
Que doit-on accepter de l’autre ?
Est-ce que je n’abuse pas ?
Encore
une fois, l’équilibre est mieux que la recherche d’absolu (de perfection).
Et l’échange de points de vue différents facilite l’existence des
équilibres.
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48
"ils
ramassent toutes leurs richesses, pour s'en faire comme un rempart
de métal, contre les dangers pressants et imprévus. Ces richesses
sont destinées à engager et à solder copieusement des troupes étrangères
; car le gouvernement d'Utopie aime mieux exposer à la mort les
étrangers que les citoyens "
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Un monde
autosuffisant qui a besoin des étrangers pour combattre à sa place
?
Le modèle de Thomas More est empreint une fois de plus de son époque
où les guerres étaient incessantes. Souvent pour des raisons futiles
de guerres de successions que notre époque et l’Europe ne connaît
plus.
Notre
21ème siècle connaît toujours des guerres mais les modèles ne sont
plus les mêmes.
Autre
remarque : une des principales causes de la guerre, est l’appropriation
des richesses de l’autre, mais ces guerres existeraient-elles
encore si la monnaie ne régnait plus en maître ?
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Page
48
"En
effet, l'or et l'argent n'ont aucune vertu, aucun usage, aucune
propriété dont la privation soit un inconvénient naturel et véritable.
C'est la folie humaine qui a mis tant de prix à leur rareté. "
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Une rareté
reste une rareté et les métaux ont des vertus et des propriétés
utiles à l’humain.
Il ne faut pas négliger cette rareté.
Mais
il faut également relativiser. On vit très très bien sans avoir
chacun son kilo de métal précieux.
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52
"L'âme
est immortelle : Dieu qui est bon l'a créée pour être heureuse.
Après la mort, des récompenses couronnent la vertu, des supplices
tourmentent le crime. "
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Récompenses
?
Lesquelles puisque dans l’Utopie il y a tout de disponible. Les
promesses de vie meilleure tombent dès lors que la vie est déjà
meilleure.
On le voit actuellement dans les pays « riches » où le désir de
vie meilleure après la mort n’est pas très présent.
Dans
les pays pauvres, cette promesse reste évidemment d’actualité.
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Page
52
"Ils
définissent la vertu : vivre selon la nature.
Dieu, en créant l'homme, ne lui donna pas d'autre destinée"
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Dixit
dieu lui-même.
Encore
une fois, la solution pour un équilibre se situe dans "comprendre
l'idée dieu".
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58
"Or,
la douleur est, à leurs yeux, la suite inévitable de toute volupté
déshonnête"
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On dirait
du freud et sûrement pas de la psychologie.
L’honnêteté
dépend de la survie, comme le reste.
Si cette dernière est menacée, l’humain franchit la barrière en
toute impunité de l’esprit.
Le passage
sur « la recherche du bonheur » (alias vertu, volupté, plaisirs,
etc) est une fois de plus emprunte de l’époque de l’auteur.
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58
"Mépriser
la beauté du corps, affaiblir ses forces, convertir son agilité
en engourdissement, épuiser son tempérament par le jeûne et l'abstinence,
ruiner sa santé, en un mot, repousser toutes les faveurs de la nature,
et cela pour se dévouer plus efficacement au bonheur de l'humanité,
dans l'espoir que Dieu récompensera ces peines d'un jour par des
extases d'éternelle joie, c'est faire acte de religion sublime.
Mais se crucifier la chair, se sacrifier pour un vain fantôme de
vertu, ou pour s'habituer d'avance à des misères qui peut-être n'arriveront
jamais, c'est faire acte de folie stupide, de lâche cruauté envers
soi-même, et d'orgueilleuse ingratitude envers la nature ; c'est
fouler aux pieds les bienfaits du Créateur, comme si l'on dédaignait
de lui avoir quelque obligation"
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L’idée
d’une société qui ne soit plus gérée par les religieux semblait
encore impossible à l’époque, une utopie.
Mais
la réalité de notre temps nous montre que le monde, bien que chaotique
vit très bien sans.
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Page
64
"Des
statues sont élevées sur les places publiques aux hommes de génie,
et à ceux qui ont rendu à la réplique d'éclatants services. Ainsi,
la mémoire des grandes actions se perpétue, et la gloire des ancêtres
est un aiguillon qui stimule la postérité et l'incite continuellement
au bien."
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Et ainsi
créer l’envie, la jalousie, les luttes de pouvoir, le culte de la
personnalité, etc…
Il est
important d’être reconnaissant, mais on imagine sans peine le ridicule
d’une civilisation qui au bout de 300 ans de « génies de toutes
sortes » ne peut plus se déplacer sans se cogner tous les 10 mètres
sur la statue d’un « illustre ».
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Le passage
sur les lois, excellent mais connaît sa limite dans « tout le monde est
apte à se défendre soi-même, car la vivacité de l’esprit intervient beaucoup
dans les capacités à se défendre, or la vivacité ne s’apprend pas l’école.
Elle peut se cultiver, mais c’est une caractéristique individuelle comme
la couleur des cheveux.
Page
70
"De
la guerre…
ce que
le Zapolète gagne par le sang, il le dépense par la débauche, et
la débauche la plus misérable"
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Ha que
le Zapolète est pratique !
Il est avide, il est fort (voir super méga fort) mais heureusement,
il est très con et n’a pas idée d’aller se servir à la source, c'est-à-dire,
aller massacrer ou réduire à l’esclavage les Utopiens…
|
DES RELIGIONS
DE L'UTOPIE
Page
70
"tous
les Utopiens conviennent en ceci : qu'il existe un être suprême,
à la fois Créateur et Providence. "
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Quel
dommage que les Utopiens ne soient finalement pas pleinement « intelligents
» et qu’ils oublient que ce n’est pas de réduire les sommes des
mystères en un seul mystère que pour autant, le mystère ne persiste
pas….
(traduction : l’humain a besoin de comprendre les causes et les
effets qui l’entourent, et, parfois, quand il ne comprend pas, il
remplace le mystère, l’inconnu, par « dieu ». Ainsi : « la force
de cet élément est mystérieuse ? C’est dieu ! D’où viennent les
éléments qui nous entourent ? C’est dieu ! »
Soit, mais ce dieu qui devient la cause de toutes choses ou presque,
lui, il vient d’où ?
Du fond des âges, si vous voulez, mais au fond de ces âges, au «
début », comment est apparu dieu ?
La « solution dieu » n’en est donc pas une.)
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Page
70
"encore
en usage dans les sociétés des vrais et parfaits chrétiens"
|
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On a
ici la limite de l’utopie :
la recherche de la perfection.
Mais
la perfection ne sera jamais qu’une utopie car la perfection
est indéfinissable.
« faire au mieux » est un chemin praticable.
Coller à la « perfection » est une quête relevant de la maladie
mentale issue de la peur de ne pas « tout maîtriser pour sa
survie ».
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Page
70
parlant
du fondateur d’Utopie, un dénommé Utopus : "Néanmoins,
il flétrit sévèrement, au nom de la morale, l'homme qui dégrade
la dignité de sa nature, au point de penser que l'âme meurt avec
le corps, ou que le monde marche au hasard, et qu'il n'y a point
de Providence"
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L’athée
est donc condamné à être déshonoré… au nom de la morale…
Voilà motivation à relire les cyniques grecques.
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Page
81
"En
Utopie, l'avarice est impossible, puisque l'argent n'y est d'aucun
usage ; et partant, quelle abondante source de chagrin n'a-t-elle
pas tarie ?
Quelle
large moisson de crimes arrachés jusqu'à la racine ?
Qui
ne sait, en effet, que les fraudes, les vols, les rapines, les rixes,
les tumultes, les querelles, les séditions, les meurtres, les trahisons,
les empoisonnements ; qui ne sait, dis-je, que tous ces crimes dont
la société se venge par des supplices permanents, sans pouvoir les
prévenir, seraient anéantis le jour où l'argent aurait disparu?
Alors
disparaîtraient aussi la crainte, l'inquiétude, les soins, les fatigues
et les veilles.
La
pauvreté même, qui seule parait avoir besoin d'argent, la pauvreté
diminuerait à l'instant, si la monnaie était complètement abolie.
"
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Ecrit
en 1515.
Pendant que certains se battaient à Marignan…
Et depuis,
qu’a-t-on fait ?
Cher
Monsieur Thomas More,
assassiné pour des différences de pensées religieuses,
la civilisation de l’après Monnaie vous remercie d’avoir tracé
une voie.
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.
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